Sommaire
Un Fantasme sexuel, c’est quoi ?
Le dictionnaire Larousse définit le fantasme comme étant une « représentation imaginaire traduisant des désirs plus ou moins conscients. » D’autres sources parlent de « scénario érotique provoquant une excitation sexuelle ». C’est une représentation imaginaire, comme l’idée d’imaginer sa femme en train de faire l’amour avec un autre. Le terme est souvent utilisé comme traduction de l’allemand « Phantasie », concept développé par Sigmund Freud pour désigner un scénario imaginaire dans lequel le sujet accomplit un désir inconscient.
Rappelons par ailleurs que le mot fantasme peut s’écrire de deux manières : Fantasme et phantasme.
La graphie « phantasme » existe mais elle est considérée comme vieillie. Fantasme vient en effet du latin phantasma, lui-même venu du grec phantasma, « apparition, image offerte à l’esprit par un objet » ou « spectre, fantôme ».
C’est quoi l’intérêt de fantasmer ?
Fantasmer, c’est être capable de laisser s’exprimer de manière totalement libre ses désirs qui prennent naissance à partir d’éléments tout autant imaginaires que réels, comme des personnes que l’on connaît ou des personnes qui n’existent pas.
Il est intéressant de se rendre compte que l’on est dans un monde où l’on se restreint, un monde fait de contraintes. L’idée, c’est de se dire que même s’il y a des contraintes, il faut par moments savoir les mettre de côté et se libérer l’esprit, ce qui est salvateur. Le fantasme est un des moteurs de la vie de tous les jours. Quand on a une vie terne, rien n’empêche le fantasme.
Cela fonctionne exactement de la même manière pour la libido. Si l’on n’a pas de fantasmes, c’est un peu compliqué d’avoir suivi des désirs et une vie sexuelle épanouie. La sexualité, la fantasmatique et le fait d’avoir des fantasmes et les développer, c’est fondamental.
Fantasmer sur quelqu’un d’autre quand on fait l’amour, c’est tromper ?
Chacun a ses propres méthodes pour avoir du plaisir. Trompé est un mot qui devrait être banni du vocabulaire de la langue française. On ne devrait pas tromper, on devrait pouvoir faire l’amour, avoir des relations sexuelles en toute transparence.
Les personnes candaulistes sont d’ailleurs un peu comme ça car elles parviennent à partager avec leurs partenaires leurs fantasmes : « j’ai rêvé que je me faisais prendre en même temps par mon collègue de travail et mon chef » alors qu’on est en train d’avoir une relation sexuelle avec son partenaire. Mais de savoir que cela l’excite peut être très excitant !
Il me paraît donc important de pouvoir partager ses fantasmes en couple sans pour autant considérer que l’on trompe son conjoint. Dans notre pratique, cela aurait plutôt tendance à l’exciter.
Selon moi, fantasmer n’est pas tromper car on doit pouvoir faire ce que l’on veut dans le cadre de la sexualité.
Un fantasme ça peut être culpabilisant ?
Oui bien sûr un fantasme peut-être culpabilisant pour certaines personnes. Le fantasme d’ordre sexuel engage notre lien à la morale et aux convenances. Si fantasmer sur un autre homme nous fait éprouver de la culpabilité, il est bon de donner du sens à celle-ci. Il est important de retenir que les fantasmes jouent avec la morale et la transgression. Dans le cas présent, le fait de fantasmer sur un autre homme, engendre une transgression de la notion de fidélité et cultive cette notion d’adultère que la morale réprouve.
Cette honte ou cette culpabilité, que l’on peut éprouver par le fait d’être excité par le fantasme de coucher avec un autre sous le regard de son mari ou de regarder sa femme coucher avec un autre peut-être une chance et un bon moyen pour mieux saisir les enjeux que l’on porte en soi.
Aussi ne cherchez pas à fuir ce sentiment de culpabilité. Il permet de mieux nous connaître, nous apprécier.
Doit-on réaliser le fantasme candauliste ?
Certains vous diront que réaliser un fantasme, c’est l’annuler. Je dirais personnellement que le fantasme n’est que le préambule de l’expérience. Dans la pratique candauliste, de très nombreux fantasmes peuvent coexister.La vie c’est une succession d’expériences. Les fantasmes sont pour moi comme un panneau indicateur. C’est ce qui m’indique ce que ma part inconsciente a envie de vivre, d’expérimenter avec ma partenaire. Cela ne veut pas forcément dire que je vais passer à l’acte maintenant mais cela m’oriente vers les parties de moi que j’ai envie d’explorer. Certains seront réalisés quand d’autres resteront à l’état de projets !
Le fantasme peut-il être le ciment du couple ?
S’autoriser à fantasmer, c’est accepter que cette énergie sexuelle libidinale s’exprime en soi. Accepter cette énergie facilite l’accès à l’excitation, à la sexualité, un élément essentiel des couples qui durent. Partager ses fantasmes, jouer avec les siens comme avec ceux de son/sa partenaire sont un des secrets des couples dont la complicité dure. Car accepter les fantasmes de l’autre, c’est aimer la liberté de penser de l’autre. Sentir que ses propres fantasmes ne sont pas mal jugés, sentir que son conjoint, sa partenaire joue avec, c’est se sentir accepté pleinement.
En conclusion
Je vous inviterai toutes et tous à fantasmer sans limites et sans appréhensions car fantasmer, c’est s’autoriser à être libre déjà dans sa tête. Fantasmer, c’est explorer son inconscient et parfois partager les fruits de cette exploration avec son/sa partenaire sans appréhender son regard.
S’autoriser à fantasmer une aventure avec un complice du couple, s’autoriser à contempler sa moitié prendre du plaisir avec un autre, c’est autoriser son couple à respirer les saveurs d’une sexualité ludique et complice. C’est aussi s’autoriser à construire ensemble une complicité de couple qui renforce naturellement la relation.