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Ils assouvissent des fantasmes pour « pimenter » leur vie de couple, apprécient l’atmosphère et les codes des clubs privés. Rencontre avec des adeptes du libertinage dans la zone du Capitou.
Des « coins câlins », comme les appellent les libertins. Dans ce club privé, c’est tenue correcte exigée pour les hommes et ensemble sexy pour les femmes.
Sauf qu’ici, n’en déplaise à Mylène, la libertine n’est pas une catin.
« Les femmes ne sont pas importunées »
« Il y a des codes à respecter, explique J. C., le gérant de l’établissement. Contrairement à d’autres endroits dans le milieu de la nuit, les femmes ne sont pas importunées, ce sont les reines et elles donnent le feu vert si elles veulent passer à l’acte. Il n’y a pas tous ces dragueurs un peu lourds. »
Affrioler mais se respecter, en somme, une devise qui semble partagée par un nombre croissant de noctambules, en couple pour la plupart, qui, les mercredis, vendredis et samedis, « viennent s’amuser et se détendre » dixit J. C.
Selon lui, l’engouement actuel pour le libertinage et l’échangisme se nourrit aussi du « goût de l’interdit, du secret. Ce qui se passe au Select reste au Select ».
« Connaître et ne pas dépasser ses limites »
D’ailleurs, par crainte de regards inquisiteurs au travail ou dans la vie privée, de nombreux libertins choisissent un club plus éloigné de leur lieu de résidence.
« Chez nous, il n’y a presque jamais de Fréjusiens, mais des couples qui viennent de Nice, Cannes, Aix-en-Provence. Ça tombe bien, et c’est pratique, notre club se situe en sortie d’autoroute… »
Pour favoriser les rencontres, le gérant a également institué une formule avec buffet (le mercredi) et une autre avec restaurant (le vendredi et le samedi), histoire de créer des affinités. C’est que la grande majorité des libertins aiment la nouveauté. Beaucoup moins entretiennent des relations d’« amitiés coquines ». Ou alors dans des soirées privées, au domicile de tel ou tel couple, après avoir noué des contacts sur Internet.
J. C. abonde dans ce sens : « Les gens viennent ici car c’est un endroit sain, propre et surveillé. Ils peuvent faire des rencontres avec des personnes qui ont, a priori, le même état d’esprit. »
Le gérant met aussi en garde : « Notre clientèle est de plus en plus jeune et cela m’inquiète, car de jeunes couples s’enflamment un peu, ont parfois du mal à assumer ou détruisent leur début d’histoire d’amour. Le libertinage et l’échangisme nécessitent une bonne communication dans le couple. Après, c’est comme tout, il faut connaître et ne pas dépasser ses limites ».
S’agissant des pratiques, plusieurs options s’offrent à ceux (hétérosexuels ou bisexuels en majorité) qui poussent les portes du Select.
Neuf pièces (les fameux « coins câlins »), aménagées suivant différents thèmes, peuvent ainsi satisfaire les désirs : l’échangisme, le mélangisme (2), voire le voyeurisme.
Cette dernière constitue d’ailleurs le péché mignon de Manu et Aurélia (3), âgés de 38 et 36 ans, en couple depuis 5 ans. « Certains aiment regarder et d’autres être regardés. C’est en fonction des fantasmes. Nous n’avons pas encore franchi le cap de l’échangisme, car il n’est pas question de se forcer. »
Avis aux amateurs…
1. En lieu et place de l’ancien Fasylove, avenue Louis-Lépine.
2. Le mélangisme se distingue de l’échangisme par l’absence de pénétration hors couple. Cette forme particulière de sexualité de groupe revendique une approche plus détendue de la pratique libertine, basée sur les caresses, baisers mutuels et pluriels.
3. Leurs prénoms ont été volontairement modifiés.