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Le pegging, ou chevillage : une pratique sexuelle tendance ?
Non, la sodomie n’est pas réservée qu’aux homosexuels ! La pénétration anale d’un homme par une femme à l’aide d’un gode ceinture porte même un nom : le pegging ou le chevillage en français. Le nom provient d’un sondage réalisé par Dan Savage, un chroniqueur américain. Un lecteur avait écrit pour lui demander un terme pour décrire cette pratique sexuelle alors sans nom. La sélection gagnante a été pegging ! Décrite comme l’une des expériences les plus intimes qu’un couple puisse vivre, le pegging reste une pratique difficile à aborder avec sa partenaire mais rassurez-vous.
Un nouveau genre de sextoy
« Le terme est relativement récent mais la pratique, elle, remonte aux Romains ! Dans les lupanars ou les bordels à Pompéi, cela existait déjà. (…) Dans les années 2000, les Américains, avec la marque Tantus, ont été les premiers à inventer le harnais godemichet sans ceinture. C’est-à-dire un sextoy qui se place dans le vagin ou l’anus et qui permet de pénétrer un homme ou une femme », explique Nathalie Giraud, sexothérapeute. La fondatrice de Piment Rose a d’ailleurs été (en 2005) via sa boutique en ligne. « J’ai suivi les envies de mes client·es ! », confie cette spécialiste.
C’est aussi grâce à Fun Factory, un fabricant de sextoys qui a introduit une série spécialement dédiée au pegging, que la pratique est devenue de plus en plus populaire, voire « mainstream » diront certains. « Le pegging est sorti de la catégorie SM grâce à Fun Factory en fait », ajoute l’experte.
Être pénétré par son partenaire avec un gode ceinture ne va pas de soi pour tout le monde. Avant de passer à la pratique, une discussion s’impose. Une fois que l’envie mutuelle aura été établie, il reste important de suivre quelques conseils. Si cette pratique est vieille comme le monde (on en trouvait déjà des traces sur les murs de Pompéi), nécessite néanmoins de dépasser le tabou de la sodomie et des interdits moraux, culturels et religieux liés au plaisir de la sexualité anale… Côté matériel, les sexothérapeutes recommandent de ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre et de débuter « petit ».
La fin de la suprématie de l’homme pénétrant
Derrière le pegging, et les questions que la pratique ose soulever, se cachent surtout des peurs qui appartiennent à chacun·e. « Les femmes (hétérosexuelles) ont peur de cette puissance-là aussi, de cet attribut dit masculin. Même si cela peut être très excitant », raconte la sexperte, témoin d’une société qui évolue et où la suprématie de l’homme pénétrant tombe.
« On assiste à l’éclosion de l’homme qui devient puissant dans sa vulnérabilité, en étant pénétré, qui se donne et qui reçoit. Ce qui donne aussi lieu au concept de la femme (hétérosexuelle) qui donne, c’est très nouveau pour certaines d’entre elles d’expérimenter ce nouveau champ de recevoir/donner ».
En couple, le sujet du pegging crée aussi et surtout des discussions très intéressantes, parfois à double tranchant. « C’est une question qui ouvre ou qui ferme les échanges entre les partenaires. Tout simplement parce qu’il y a parfois des zones de confrontations trop fortes », confie Nathalie Giraud avant de rappeler qu’il ne faut jamais rien forcer. « Il s’agit avant tout d’ouvrir des discussions et de respecter sa moitié. »
Non, ça ne fait pas si mal que ça !
On vous assure, la douleur est bien pire dans votre esprit, mais promis vous allez réussir à la surmonter. Pour votre toute première pénétration c’est normal d’avoir peur. Commencez avec les doigts et progressez lentement. Le secret pour minimiser l’inconfort est… le lubrifiant ! D’autant plus que les lubrifiants naturels font défaut dans cet orifice particulier.
Pour Nathalie Giraud-Desforges, sexothérapeute et fondatrice de Piment Rose : « Les préliminaires sont très importants, on peut même préparer l’anus avec le port d’un petit plug pour ajouter à l’excitation. »
Si avez mal, parlez-en ! Ralentissez ou arrêtez, c’est la façon dont votre corps vous dit qu’il n’est pas encore prêt. Avec du temps, de la patience et de la pratique vous deviendrez un maître du cul.
On peut aimer sans pour autant être gay
Doit-on vous rappeler que toute la région anale est riche de terminaisons nerveuses et donc en sensations ? Les hommes peuvent recevoir un tel plaisir via la petite porte qu’il a même un nom: le P-spot. Aimer avoir la prostate stimulée ne veut pas dire être gay. Ça signifie surtout que vous êtes vraiment à l’aise avec votre sexualité et que vous êtes prêts à essayer de nouvelles choses.
N’ayez plus à craindre pour votre virilité !
Si si, la femme prend elle aussi du plaisir
Les jeux de rôle peuvent être une énorme source de plaisir, pourquoi celui-ci serait différent ? Même si l’accent est mis sur le plaisir de l’homme, ce n’est pas pour autant que la femme ne ressent rien. C’est juste une forme de plaisir un peu différente de d’habitude.
Le pegging consiste à transgresser ses propres interdits. Une grande partie de la jouissance est basée sur le changement des rôles. La femme prend le contrôle et accepte sa dimension masculine se découvrira peut-être même un côté dominatrice, jusque là insoupçonné.
Elle sera excitée à l’idée vous de donner du plaisir et de se mettre à votre place. On parle de réciprocité sexuelle.
Selon Nathalie Giraud-Desforges : «C’est le premier plaisir non physique, mais purement “intellectuel” donné aux femmes. Il leur est possible d’aller plus loin en éprouvant elles-mêmes une jouissance décuplée. »