Les jouets érotiques évoluent. Plus faciles d’accès, ils gagnent du terrain chez les Françaises qui concèdent de plus en plus avoir des plaisirs solitaires.
Les sextoys n’ont pas fini de faire parler d’eux. Alors que l’un de ces petits jouets a agité le milieu de l’innovation, au moment du dernier Consumer Electronics Show de Las Vegas, au mois de janvier, on apprend que près d’une Française a déjà utilisé un vibromasseur. C’est ce que révèle une enquête de l’institut de sondages Ifop pour le magazine ELLE, ce vendredi 15 février.
Un usage qui ne cesse de grimper. D’après l’étude, elles n’étaient qu’une sur trois à en utiliser un, il y a cinq ans, et à peine 9%, il y a dix ans. « Ce ‘boom’ découle d’un changement radical à la fois des produits et des représentations qui leurs sont associées », analyse les auteurs. La commercialisation des sextoys a beaucoup évolué. On peut désormais s’en procurer facilement sur des sites de vente en ligne ou dans des boutiques spécialisées de centre-ville.
Cela permet « à ces jouets érotiques de quitter l’univers déclassé et vulgaire des sex-shops traditionnels, associés aux clichés d’une clientèle d’hommes célibataires et libidineux, précise l’étude. Ce changement des modes de distribution s’est accompagné d’un renouvellement radical des produits au niveau du style ». Leur apparence gagne en élégance et s’éloigne de plus en plus des représentations associées aux vibromasseurs.
Une vie sexuelle qui évolue
Mais là n’est pas la seule explication à cette grandissante utilisation. Non, si les Françaises sont de plus en plus nombreuses à posséder un vibromasseur, c’est aussi parce que leur vie sexuelle évolue. En 2019, trois femmes sur quatre concèdent, par exemple, s’être déjà masturbées. Cela peut paraître anodin mais le tabou sur la question se lève petit à petit. Elles étaient à peine 19% à en parler ouvertement, en 1970.
Dans la même logique, une femme sur deux raconte avoir déjà visité sur un site pornographique, « soit une proportion plus de dix fois supérieure à celle observée en 2006 », note l’étude.
Même si ces chiffres témoignent d’une banalisation du plaisir féminin solitaire, les femmes ne rattrapent pas encore les hommes sur le sujet. L’auto-sexualité, comme l’explique le sondage, reste une expérience plus pratiquée chez ces derniers, qui reconnaissent à 95% s’être déjà masturbé. Ils sont 28% à le faire « souvent », tandis que seules 14% des Françaises s’autorisent cette même fréquence.