j'aime me faire dominer, et alors? | Désirs coquins

j’aime me faire dominer, et alors?

Fessées, menottes, fouet et mots crus: les femmes assument de plus en plus l’intégration de pratiques BDSM dans leur sexualité. Mais, contrairement aux idées reçues, aimer se faire dominer au lit ne représente ni une pathologie, ni un symptôme de soumission sociale.

j'aime me faire dominer, et alors? | Désirs coquinsDepuis quelques temps, le BDSM -Bondage et Discipline, Domination et Soumission, Sadomasochisme- a le vent en poupe. Cinquante Nuances de Grey, traduit en 51 langues et vendu en France à plus de quatre millions d’exemplaires avant d’être porté au cinéma, ce succès planétaire y est forcément pour quelque chose. Toutefois, selon Pascal De Sutter, docteur en psychologie et membre de l’Académie des Arts de l’Amour, il est essentiel de distinguer les personnes qui placent le BDSM au coeur de leur sexualité de celles qui l’adoptent de manière ponctuelle. « Une activité sexuelle limitée à cette pratique peut traduire un dysfonctionnement, alors que le fait d’intégrer de temps à autres ce type de jeux soft à sa sexualité, du type menottes, fessées ou humiliation, peut accroître l’intensité érotique et assurer un épanouissement sexuel. »  

« Une perte volontaire de contrôle »

j'aime me faire dominer, et alors? | Désirs coquinsCéline Messine, 25 ans, bisexuelle et auteure d’un blog consacré à la soumission, a découvert le BDSM à l’adolescence: « Je lisais beaucoup Sade et d’autres romans du même genre qui m’intriguaient et m’excitaient terriblement. J’étais précoce et être ainsi encadrée m’a permis de découvrir les chemins d’une sexualité atypique en toute sécurité. »  

Claudie Caufour, sexothérapeute et auteure de Sexualité épanouie en 15 étapes (éd. Presses du Châtelet), explique que ces pratiques proviennent d’une envie de revivre une sensation marquante éprouvée par le passé: « La soumission répond à un besoin de réactiver une charge émotionnelle très forte. Notre inconscient demande à revivre cette émotion pour nous apaiser. »

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Pour Sylvie Lavallée, sexologue clinicienne et psychothérapeute québécoise, la soumission permet aux femmes de s’abandonner totalement, tant physiquement que mentalement: « En créant un jeu qui fait appel à leur part enfant, elles opèrent une forme de déresponsabilisation et de perte volontaire de contrôle, nécessaire pour éprouver du plaisir. »  

Pour sa part, Sophie Morgan, journaliste britannique et auteure de Journal intime d’une femme soumise (City Edition), apprécie l’inconnu et le défi: « J’aime l’idée de ne pas savoir ce qui va m’arriver, je trouve cela très relaxant. L’homme qui me domine m’encourage à faire des choses que je trouve difficiles et excitantes. Le satisfaire me procure un sentiment de victoire. »  

« La personne soumise détient le pouvoir »

j'aime me faire dominer, et alors? | Désirs coquinsPar ailleurs, une femme qui aime être dominée n’est pas  » victime » des pulsions et des fantasmes de son partenaire, mais établit un contrat avec ce dernier et pose ses propres limites. « Une soumission ‘saine’ repose sur la confiance et le consentement mutuel et permet une liberté mentale qui peut constituer un atout. Il s’agit de confier son plaisir au capitaine d’un bateau qui connaît sa destination », déclare Sylvie Lavallée.  

Le dominateur n’est pas toujours celui qu’on croit et n’est pas toujours celui qui tient la laisse, bien au contraire! L’homme doit réussir à amener sa soumise à se dépasser, franchir ses barrières et ses limites pour son épanouissement à elle et non pour le sien.

Il n’existe aucune corrélation entre le fait d’être soumise au lit et soumise dans la vie. La personne soumise détient le pouvoir car c’est elle qui définit les limites. Elle fait moins que son partenaire dominateur, qui doit élaborer des scénarios. »  

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Pour Anna, 35 ans et en couple depuis trois ans, choisir d’être soumise constitue une forme de liberté: « Avant, j’avais des rapports sexuels sans me préoccuper de mon plaisir. Étrangement, je pense que c’est cela la vraie soumission: ne pas s’intéresser à sa jouissance. A présent, je suis épanouie. Je fais l’amour avec l’homme que j’aime, de la manière dont j’aime le faire. »  

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