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Grâce à une technique découverte il y a trois mille ans par les sages chinois taoïstes, chaque homme peut maintenir son érection aussi longtemps qu’il le souhaite et “intérioriser” ses orgasmes. Une révolution de velours. L’injaculation, encore nommé « orgasme à sec », pourrait bien être une nouvelle clé du plaisir longue durée. Plébiscité par les traditions orientales, il augmente la durée des rapports sexuels, booste notre énergie vitale et amplifie notre bien-être.
Quel homme ne rêve pas de multiplier des orgasmes intenses et de faire l’expérience d’une érection durable, à volonté et sans Viagra ? Quelle femme ne rêve pas d’un amant plus ardent, plus réceptif à sa sensualité et plus présent dans son plaisir ?
Ce rêve n’a non seulement rien d’une utopie, mais il est peut-être à la portée de tous. Chacun peut, en effet, s’il le souhaite, faire de sa sexualité un espace de créativité, de découverte de soi et de l’autre. Pour y parvenir, un secret venu d’Orient : dissocier l’orgasme de l’éjaculation. Or, pour les Occidentaux, hommes et femmes, l’éjaculation reste en général la finalité d’un rapport sexuel dit « complet ». Illusion dommageable, nous affirment les adeptes de cette nouvelle sexualité. Ce qui épuise les hommes et provoque leur somnolence après l’acte sexuel n’est pas l’orgasme, mais l’éjaculation. Miles Davis se disait prêt à combattre le champion de boxe Muhammad Ali, si ce dernier avait éjaculé juste avant…
La sexualité masculine recèle certains secrets bien gardés, qui pourraient bien ouvrir les portes à de nouvelles envolées érotiques. L’un des obstacles majeurs à nos ententes sexuelles étant nos tempos qui différent, l’éventualité d’un orgasme masculin sans éjaculation pourrait bien changer la donne. Bien connu des tantrika et autres adeptes taoïstes, de pratiques érotiques singulières, l’injaculation ou orgasme sec prolonge les ébats et s’entoure de nombreuses vertus.
L’injaculation ou l’absence d’éjaculation
Classiquement, l’absence d’éjaculation est perçue comme un problème majeur, laissant les hommes penauds. « En effet, certains hommes sont aussi dépités que s’ils n’avaient pas d’érection » relate le Dr Sylvain Mimoun. Pour les partenaires aussi, cet événement entraîne de nombreuses questionnements : « Et s’il n’avait pas de plaisir ?« . Celui-ci étant pour les hommes, fortement associé à l’émission de sperme, qui signe l’acmé de nos galipettes.
Or ce n’est pas toujours le cas ! « Quand l’absence d’éjaculation est subie et non désirée, elle est alors considérée comme un trouble sexuel, consulter est nécessaire » conseille le sexologue. Toutefois, elle peut être également recherchée et provoquée, comme le recommandent de nombreuses traditions orientales.
Les vertus de l’injaculation
L’éjaculation signe la fin du rapport. Elle est suivie d’une phase réfractaire obligeant à une pause plus ou moins longue. A ce titre, ne pas éjaculer entraîne de nombreux bénéfices.
Une plus longue durée des rapports
L’injaculation augmente les sensations de plaisir, pour la simple raison que le rapport dure plus longtemps. « Ceux qui éjaculent trop vite ou sans contrôle sont souvent débordées par leurs sensations, avec un plaisir vif, mais fugace » rappelle le Dr Sylvain Mimoun. Dès l’instant qu’il y a possibilité de contrôle, le plaisir s’étire, se déploie et peut se propager dans tout le corps, plus longtemps.
Un regain de vitalité
Ordinairement, l’éjaculation est associée à une décharge qui s’accompagne d’un état de « vide ». Selon la philosophie tantrique, l’injaculation va permettre à l’inverse de se remplir d’énergie. En effet, pour les yogis tantriques, le sperme est une énergie vitale, qu’il ne faut pas dilapider. Il est donc préférable de ne pas éjaculer trop souvent, ni en abondance.
Un profond bien-être
Pour les taoïstes, ce type d’ »orgasme sec » peut avoir pour effet une sensation de fusion avec le partenaire, et parfois même avec l’univers, comme dans une méditation, procurant ainsi un profond effet de bien-être et d’unité.
« Intérioriser » son orgasme
Depuis près de trois mille ans, les sages chinois taoïstes, initiateurs de cette pratique, vantent les bénéfices d’une telle sublimation de l’éjaculation : meilleure santé, existence prolongée, décuplement de l’énergie, vigueur sexuelle tout au long de la vie…Tout homme peut apprendre à « intérioriser » son orgasme et, ainsi, conserver son érection et son désir avec une sensation de plaisir et de bien-être considérablement amplifiée.
« Quand je vis un orgasme sans éjaculation, j’ai la sensation de vivre un plaisir tel que le décrivent les femmes. Il dure longtemps, comme une vague à travers le corps dont les échos deviennent de plus en plus forts avant de s’atténuer. » A 40 ans, ce médecin témoigne : « Après avoir connu l’orgasme sans éjaculation, l’orgasme classique me semble tellement fade que je me demande comment j’ai bien pu vivre jusque-là une sexualité aussi dénuée de sens. »
Même écho chez Paul, un avocat de 59 ans qui a découvert les méthodes taoïstes il y a dix ans. « Grâce à ces techniques, je fais l’amour tous les jours depuis dix ans. Je n’éjacule plus qu’une fois par mois au plus, et je le regrette presque à chaque fois car mon énergie et mon bien-être en prennent un coup. »
Que disent les partenaires de ces hommes « multiorgasmiques » ?
« Cela crée entre nous un lien physique extrêmement fort, confie Lucie, 32 ans, cadre en marketing. Nous pouvons enfin prendre le temps d’approfondir et d’égaliser nos plaisirs. »
Claire, décoratrice de 40 ans, ajoute : « C’est comme tout redécouvrir, comme si nous nous parlions vraiment de corps à corps. » « Nous faisons réellement l’amour ensemble, conclut Virginie, 29 ans, informaticienne. Etant donné qu’il est beaucoup plus centré sur ses sensations, je peux lui rendre les caresses et le plaisir qu’il me donne en ayant l’impression qu’il peut ressentir exactement ce que je ressens. »
L’orgasme sec, comment on s’y prend ?
« En réalité, le corps humain est rééducable et réactif à ce qu’on lui apprend » assure le Dr Sylvain Mimoun. Il est donc possible de modifier des habitudes sexuelles et d’installer un réflexe de lenteur et de non-éjaculation. C’est tout un apprentissage de la montée orgasmique. On peut s’entraîner à ne pas éjaculer.
Contrôler la bonne tension sexuelle
Le principe de base est de découvrir en solo ce qui est bon pour soi. « Il faut apprendre à ne pas se laisser déborder, à ce que l’éjaculation ne nous échappe pas » développe notre expert. Faire cet apprentissage pendant une séance de masturbation est idéal.
Opter pour la respiration ventrale
Pour ralentir, la respiration ventrale s’avère une technique efficace qu’utilisent tantrikas et taoïstes. C’est très simple. « Au moment de la montée, commencez par respirer par la bouche et non plus par le nez. A l’inspiration gonflez le ventre, à l’expiration, dégonflez-le, autant de fois qu’il est nécessaire » précise le sexologue. Cette pratique permet à la fois de ralentir, d’être en contact avec ses sensations, et donc de contrôler l’éjaculation. Quand vous êtes à l’aise avec la respiration, vous pouvez y ajouter la bascule du bassin, en vous calant sur le rythme de la respiration. C’est dans l’expérience conjointe de ce contrôle et du lâcher prise que peut s’opérer l’injaculation.
Contracter les muscles pubo-coccygiens
Les muscles pubo-coccygiens situés au niveau du périnée enveloppent tous les organes alentours. « La première étape est d’en prendre conscience » recommande le Dr Sylvain Mimoun. La plupart des hommes en ignorent l’existence. Le plus simple est de s’exercer en urinant, à contrôler le jet, afin de les repérer et de les rendre plus réactifs. Pour l’éjaculation, c’est le même principe ! « Les muscles pubo-coccygiens sont en jeu dans l’orgasme. En les contractant, il est donc possible de contrôler l’émission de sperme » ajoute le sexologue.
Dans les pratiques tantriques ou taoïstes, elle fait partie d’un enseignement spirituel complet. Quand la pratique est isolée du contexte, et qui plus est sur un mode de performance chronique, les risques sont bien réels. L’injaculation reste une technique dont il faut user en alternance, comme une singulière voie d’accès au plaisir, au même titre que d’autres approches.