Les petits accidents du sexe | Désirs coquins

Les petits accidents du sexe

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Il y a les galipettes qui se déroulent sans accroc, et celles qui dérapent. S’envoyer en l’air, c’est aussi prendre le risque de mal retomber…

Chaque année, une personne sur trois se blesse durant un rapport sexuel.

Au hit-parade des bobos les plus courants, un muscle froissé, le dos en vrac et le fameux carpet burn, la brûlure aux genoux due aux frottements sur la moquette de mémé. On trouve aussi les épaules contusionnées, les doigts retournés ou encore le cou bloqué. Des petits maux souvent sans gravité qui ne nous empêchent généralement pas de remettre le couvert le lendemain. Et puis, parfois, ça va un peu plus loin : ça commence comme n’importe quel câlin, ça finit comme un Tex Avery. En janvier dernier, une habitante de Seattle, aux États-Unis, a dû aller aux urgences après trois heures d’orgasmes ininterrompus. Bloquée sur « on ». Un Chinois de 20 ans un peu trop passionné a embrassé sa fiancée si puissamment qu’il a fini par lui percer un tympan. Un Néo-Zélandais a abusé du suçon au point de créer un caillot sanguin qui s’est dirigé vers le cœur de sa femme : quand elle a eu le bras gauche paralysé, elle a fini par aller à l’hôpital pour prendre des anticoagulants. Ce n’est pas un hasard si, dans certains clubs de foot, des médecins interdisent les rapports la veille, voire deux jours avant les matchs : trop peur de se retrouver avec un éclopé sur le terrain. Car le sexe, c’est du sport (n’en profitez pas pour laisser tomber la gym, des galipettes de 25 minutes feraient seulement perdre 85 calories, soit à peine 35 calories pour un quickie de dix minutes). Quand ça arrive à ses potes, ça effraie ou ça fait marrer. Mais quand ça vous arrive, mieux vaut savoir quoi faire.

Un rapide tour d’horizon des petits accidents du sexe

Le frein qui lâche

Les petits accidents du sexe | Désirs coquinsSur le coup, Thibault, 21 ans, n’a rien senti. Et puis, il a remarqué le sang. « Je n’osais pas regarder, j’étais persuadé que j’allais voir un gros bout de peau pendre. » Ce n’était pas le cas. Il venait simplement de se casser le frein (le morceau de peau entre le prépuce et le gland). Un accident qui arrive généralement pendant les premiers rapports ou lors d’une relation un peu plus hard que d’habitude. Et si Thibault s’était déjà rendu compte qu’il avait le frein un peu court, jusque-là, ça tenait. « J’ai paniqué, ma copine s’est d’abord demandé ce qu’elle avait fait. Mon premier réflexe a été d’appeler les pompiers. » À l’hôpital, il poireaute, s’inquiétant de savoir si son sexe va encore marcher, et finit par être renvoyé chez lui avec le conseil d’aller voir un urologue le lendemain. « Il suffit de comprimer un peu et mettre un linge froid dessus, ça s’arrête de saigner en quelques minutes », rassure l’urologue Antoine faix. La cicatrisation se fait d’elle-même. « en revanche, si ça saigne toujours au bout d’une demi-heure, il faut consulter pour faire un point de suture. » La solution pour que ça ne se (re)produise pas : l’opération, légère et sous anesthésie locale, pour agrandir le frein. « J’ai trop peur d’une boucherie », s’inquiète Thibault qui « préfère attendre un éventuel prochain accident pour prendre sa décision ». Même si ce n’est pas très rassurant : « À chaque fois, il y a une partie de moi qui se dit “ça peut péter”. »

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Le plaisir qui dure. Trop.

Les petits accidents du sexe | Désirs coquinsAvoir le tricotin au moment opportun, c’est chouette. C’est beaucoup plus désagréable quand ça ne redescend pas car au bout de douze à vingt-quatre heures, le sexe se nécrose. « Le priapisme, c’est comme un garrot. Il faut se précipiter aux urgences pour qu’on puisse faire une ponction et retirer le sang bloqué dans la verge, sinon les cellules vont mourir », prévient d’emblée le sexologue Pascal de Sutter. Les raisons peuvent être multiples, mais il ne faut souvent pas chercher plus loin que le bout de son ordonnance : abus de pilules bleues ou de médicaments aux effets secondaires surprenants. « Il y a les substances en vente légale, mais aussi des stimulants achetés sur Internet à la qualité douteuse », alerte le sexologue. Mélangé à du poppers ou à certaines drogues, le cocktail peut être explosif. Si Popaul (il s’appelle comment, le vôtre ?) garde la tête haute plus d’une demi-heure après le plaisir, direction les urgences.

La fracture du pénis

Le pénis n’est pas un os. Pourtant, on peut se casser le kiki. Le « faux pas du coït » arrive généralement lors d’une mauvaise manœuvre. On « rate » l’orifice et le gland vient cogner le pubis ou la cuisse ; ou bien la/le partenaire va s’asseoir un peu trop brutalement dessus. « Le signal d’alerte, c’est un gros craquement », prévient le docteur faix. Et une immense douleur. Les corps caverneux ne sont plus étanches, le sexe se nécrose, il faut recoudre au plus vite. « quand c’est pris à temps, les séquelles sont rares. Mais on voit des hommes qui arrivent un ou deux mois après : c’est trop tard, ils se retrouvent avec des sexes déformés ou qui ne peuvent plus bander. »

Le poil dans l’urètre

Les petits accidents du sexe | Désirs coquins« Après avoir fait l’amour sauvagement avec mon partenaire, je vais faire pipi mais, en m’essuyant, ça me picote un peu la zouzou. Je me suis dit que ce n’était rien. » Sauf que si : c’était un poil. Le coquin s’était subrepticement introduit dans l’urètre de Mathilde* pendant l’acte. Alors qu’elle essaye de s’endormir, les démangeaisons continuent et Mathilde finit par aller aux toilettes pour s’inspecter. « J’ai attrapé le poil – ou le cheveu ? –, et j’ai ressenti une douleur fulgurante. J’avais peur que ça s’infecte, j’ai tiré d’un coup sec. J’ai rarement connu une douleur pareille dans ma vie. Si ça m’arrivait à nouveau, je ne sais pas si j’aurais la force de recommencer. » Baptiste Beaulieu, ancien interne en médecine et auteur de Alors voilà, les 1001 vies des urgences (éd. fayard), en a vu d’autres : « Un homme arrive aux urgences, verge tuméfiée, très douloureuse. il n’arrive pas à expliquer ce qui lui arrive, mais la radio dévoile… un stylo. » « Oui, mais c’est un stylo ergonomique », se justifie le patient. Puis l’interne a appelé sa femme. Qui n’a pas eu l’air surprise : « Ne me dites pas qu’il est encore allé se fourrer un stylo dans la bite ! »

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L’objet qui va trop loin

Les petits accidents du sexe | Désirs coquinsUn sextoy, ça ne s’enfile pas comme une moufle, il faut prendre quelques précautions. « Des objets intrarectaux, on en voit régulièrement », confirme Catherine*, infirmière en bloc opératoire. C’est une règle universelle : si quelque chose de long rentre trop, le rectum se contracte et l’objet ne ressort plus. « on trouve bien sûr des godes, mais aussi des cas plus insolites comme des bouteilles de parfum », explique l’infirmière qui avoue que ces découvertes sont l’occasion de faire tourner une cagnotte entre ses collègues : celui qui a deviné la marque du flacon l’emporte. Quelques outils (et une anesthésie générale) suffisent à extraire l’objet. « on en a aussi eu un qui s’était fait un système avec une tige métallique et un vibromasseur au bout. le vibro s’est détaché, la tige a perforé l’intestin. On l’a extrait par les voies naturelles, mais on a dû ouvrir le patient pour explorer ses entrailles et faire un point de suture. » Loin de nous l’idée de faire la morale. Mais si vous voulez vous amuser, il y a des objets prévus pour, et des vendeurs spécialisés qui sauront vous conseiller. Reposez ce concombre.

L’allergie au sperme

Chaque fois qu’elle voyait son copain, Alice*, 25 ans, revenait avec des plaques sur tout le corps. « J’ai rompu, j’ai fréquenté un autre mec, et un jour, la capote a craqué. Je me suis retrouvée avec un œdème de quincke [la peau et les muqueuses se mettent à gonfler, ndlr], boursou- flée de partout, avec des difficultés respiratoires. » Grâce à quelques antihistaminiques, elle se met à dégonfler. Et apprend finalement qu’elle est allergique au sperme (ou plus précisément au liquide séminal). Un mal qui touche principalement des femmes entre 20 et 30 ans, au début de leur activité sexuelle. « Ça ne dépend pas du partenaire et survient dans les cinq à dix minutes après l’éjaculation, explique la dermatologue Pascale Mathelier-Fusade. La seule solution est le préservatif. » L’idée de devoir en utiliser toute sa vie désole Alice. « Je me suis remise avec mon ex, nous avons testé sans capote, et, surprise, aucune réaction. » Depuis plus d’un an, l’allergie semble avoir disparu. « Mais si ça revient, je n’ai pas envie de flipper à chaque fellation. » « Généralement, ça disparaît avec le temps, comme les allergies au pollen, confirme la dermatologue. Mais il faut plutôt compter de dix à vingt ans. »

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L’amour à la plage

« Dans mes fantasmes, l’amour à la plage, c’était “ahou tchatchatcha”. » Tout était là : la balade en tête à tête, la pleine lune, le clapotis des vagues… Un sweat glissé sous les fesses, et c’est la fête du slip pour Claire, 22 ans à l’époque. Jusqu’à ce qu’un grain de sable vienne ruiner la belle mécanique. « J’ai commencé à ressentir des brûlures, c’était très désagréable. a la fin, j’avais le sexe en feu, comme si on l’avait passé au papier de verre. » Le lendemain, sa vulve avait doublé de volume. « J’ai revu ce garçon l’année dernière. Il m’a dit “tu sais, ça a été une nuit mémorable, celle de mon dépucelage”. Pour moi aussi, c’était mémorable : qu’est-ce que j’ai morflé ! » Sans compter les maladies qu’elle aurait pu attraper, entre les chiens qui urinent sur le sable et les petites bactéries qui y sont installées. « Au moins, dans la mer, vous attraperez moins d’infections car l’eau est brassée, note le professeur Descamps, gynécologue obstétricien. Il ne faut pas psychoter, on ne va pas mettre de véto sur l’endroit où faire l’amour. Il faut plus se méfier du partenaire que du sable. On roucoule sous les étoiles, et on baisse la garde… Ce n’est pas parce que c’est excitant qu’il ne faut pas mettre de capote. »

* Les prénoms ont été modifiés.

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